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Théâtre National Wallonie-Bruxelles

l’Atelier où se fabriquent les contes

Grimm. Ein deutsches märchen

© Bettina Müller

Si l’on trouve les recueils des contes des frères Grimm dans pratiquement chaque foyer allemand, ceux-ci sont aujourd’hui inscrits au patrimoine de l’humanité et font partie de nos imaginaires.  Cendrillon, Blanche-Neige, le Petit Chaperon Rouge, Le Loup et les 7 chevreaux, Raiponce, Hanzel et Gretel… Autant d’histoires enchantées et effrayantes qui bercent nos enfances.

Le jeune metteur en scène Jan-Christoph Gockel nous emmène dans « l’Atelier où se fabriquent les contes », au sein de la Famille Grimm, une famille nombreuse de 9 enfants, à la fin du XVIIIe siècle dans l’Allemagne pré révolutionnaire. Avec eux, nous entrons dans la légende, celle des Frères Grimm, ces chasseurs d’histoires qui ont sillonné villes et villages pour recueillir ces récits que l’on se raconte depuis des générations au coin du feu.

Au fil de ces voyages, un genre est né, le conte, qu’ils codifient à coup de réécritures et rééditions successives. Ces histoires mises au goût du jour, vont peu à peu constituer la base d’un imaginaire populaire et partagé. Ils racontent surtout quelque chose de l’humanité qui nous touche tous, le merveilleux, le monstrueux en nous.

Ce sont magie et cruauté que le spectacle de Jan-Christoph Gockel interroge, à travers une mise en scène hyper-inventive structurée en de multiples niveaux de lecture. Pas à pas, nous assistons à une enquête au pays des frères Grimm, histoire dans l’histoire qui brouille les limites entre fiction et réalité. Les acteurs incarnent à la fois les membres de la famille Grimm et les protagonistes des contes auxquels ils donnent vie. Mais leurs propres personnages se dédoublent, puisque chaque acteur a sa marionnette fabriquée par Michael Pietsch à son effigie. L’acteur et son double entrent en dialogue, le discours de l’un partagé ironiquement par l’autre.

Ce mélange d’humain et de non-humain, d’animé et d’inanimé, de réanimé et de désanimé constitue un ballet de vie et de mort qui nous parle à tous. La mise en scène et la scénographie décalée nous plongent dans un monde fascinant, étrange, beau et monstrueux qui raconte autant que les mots tout ce que nous disent ces « simples » histoires.

 

© Gloria Scorier