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Théâtre National Wallonie-Bruxelles

L'Avenir

Magrit Coulon

Théâtre

Après HOME - Morceaux de nature en ruine et Toutes les villes détruites se ressemblent, la compagnie Nature II propose, sous l’impulsion de Magrit Coulon, le dernier volet de sa trilogie des lieux communs. Entre polyphonie secrète et chorégraphie des corps fatigués, L’Avenir poursuit la recherche d’un théâtre de l’ordinaire : une écriture des corps et du détail, du temps qui passe et qui ne passe pas, une attention portée à la vie banale, drôle et triste à la fois.

Frappés par le mal de vivre, des individus échouent entre les murs d’une institution vieillissante : L’Avenir. Ce lieu accueille les existences fatiguées, les malheureux·ses, les dépressif·ves, tous·tes cel·leux qui se sont un jour arrêté·es, qui ont rêvé de disparaître pour un temps. Là-bas, entre deux tasses de café servies par un intendant sans âge, on s’entraîne à suivre la marche du monde, à tenir le tempo, en intégrant les règles d’une sociabilité réussie.

Dans ce lieu à bout de souffle, cette fragile communauté de solitudes va tenter de réapprendre ce qui fait le métier de vivre. Formé·es à devenir les acteur·ices de leur propre vie, à tenir leur rôle dans une société qui les épuise, un doute les taraude : jouer le jeu, certes, mais pourquoi ?

L’Avenir part du sentiment de solitude, cristallisé par l’expérience de la Covid-19 et du confinement. On est seul·es, profondément, à traverser la mort, et la vie. On est seul·es face aux autres, seul·es à aller vers l’autre, à prendre ce risque-là. L’Avenir veut reconsidérer la sociabilité comme quelque chose de non-évident, comme le risque que l’on prend tous les jours, à tenter de ne pas être seul·e.

Il s'agit aussi de se pencher sur la solitude comme maladie du siècle, comme source d’une forme de mal de vivre que l’on a pendant un temps appelé mélancolie , puis dépression. C’est partir du principe qu’il n’y a pas de norme de bonne santé mentale, que l’on souffre tous et toutes, à notre échelle, de la tentative de vivre, et d’être avec les autres.

Dans les villes dont le coeur bat au rythme effréné du capitalisme, où on déménage sans cesse, où les racines se transportent en petits pots déplaçables, où l’obscurité de la nuit disparait, et où l’on dort mal et peu, quel rapport au temps entretenons-nous ? Traversé·es par la nostalgie douloureuse, parfois instrumentalisée par le politique, toujours à la recherche de l’instant vrai qui nous échappe, et écartelés entre le futur qui n’a qu’un visage, celui du monde en plein effondrement. Et les ruines du passé, la politique mémorielle étouffante du plus jamais ça, le présent liquide et l'avenir lui-même déjà en ruine, une sourde souffrance se fait sentir. Elle fissure les existences et les trajectoires individuelles.

Première au Théâtre National Wallonie-Bruxelles
Du 7 au 23 novembre 2024

Magrit Coulon aimerait parler de cette souffrance qu'est la solitude, la donner à voir dans ses détails et ses anecdotes, souvent banales mais partagées. Et dans ce geste, ouvrir la possibilité de se dire que, dans la solitude, nous ne sommes pas si seul·es - et que c’est déjà ça.

Le faire au théâtre, car le public, lui même, fait déjà communauté de solitudes - communauté impossible, paradoxe insolvable. Dire en choeur qu’on est si seul·es, ensemble.

Après avoir, dans HOME, exploré la lenteur inhérente aux corps âgés, Magrit Coulon poursuit sa recherche en interrogeant la représentation du temps et sa perception, chez les personnes en souffrance psychique, travaillant sur le temps distordu - sensation d’un monde qui va de plus en plus vite, et dont, petit à petit, on se détache.

Prendre la représentation théâtrale comme la possibilité de rendre sensible d’autres manières d’être au monde, en passant par d’autres manières d’habiter le temps.

Le théâtre comme bastion où l’on peut travailler à un autre temps : le lieu où les choses passées ne sont peut-être pas disparues, où le présent s’étire à l’infini et se boucle, où L’Avenir est le nom inscrit sur l’enseigne d’un café, quelque part ; le lieu qui accueille les gens effacés, les gens morts, les gens qui ne veulent plus.

Où a disparu le temps de la fleur qui pousse, de la mère qui vieillit, du regard qui s’attarde?

Inviter à se méfier des apparences, à changer de rôle, à faire des boucles et des choses qui se répètent avec d’infimes changements.

Nous sommes à un tournant. L’Avenir tente d’en saisir la force, le mouvement.

Tournées

  • 06.11.2024 > 23.11.2024

    BELGIQUE - Bruxelles - Théâtre National Wallonie-Bruxelles

  • 29.11.2024 > 30.11.2024

    FRANCE - Ivry-sur-Seine - Théâtre Antoine Vitez

  • 03.12.2024 > 04.12.2024

    BELGIQUE - Maison de la culture de Tournai

Informations

Contacts: 
Théâtre National Wallonie-Bruxelles
Diffusion internationale : Céline Gaubert - Responsable de la diffusion et des relations internationales
Chargé de production - diffusion : Matthieu Defour - Chargé de production et diffusion
Production : Juliette Thieme - Responsable de la production

Disponible en tournée : 2024·2025 & 2025·2026

Distribution

Avec Raphaëlle Corbisier, Emmanuelle Gilles-Rousseau, Romain Pigneul, Jules Puibaraud, Claire Rappin
Mise en scène Magrit Coulon
Écriture et dramaturgie Bogdan Kikena
Scénographie Justine Bougerol
Création sonore Olmo Missaglia
Création lumière Manon Vergotte
Costumes Solène Valentin
Dramaturgie Stéphane Olivier
Travail vocal et rythmique Lucile Charnier
Regard chorégraphique Natacha Nicora
Construction décor et confection costumes Ateliers du Théâtre National Wallonie-Bruxelles

Un spectacle de Nature II
Production Théâtre National Wallonie-Bruxelles

Coproduction Théâtre de Liège, Comédie de Genève, La Maison de la Culture de Tournai, Théâtre de Lorient, MC93
- Scène nationale de Seine-Saint-Denis à Bobigny, Théâtre Antoine Vitez - Scène d’Ivry, La Coop asbl, Shelter Prod


Avec l’aide de La Fédération Wallonie- Bruxelles, Service Général de la Création Artistique – Direction du Théâtre
Avec le soutien du CENTQUATRE-Paris, Centre Culturel d’Uccle, MoDul, La Bellone, Le Corridor, le Bocal, et de Taxshelter.
be, ING et du Taxshelter du gouvernement fédéral belge

Le Rideau de saison, Maak & Transmettre · photos : Lucile Dizier, 2024