Direction 1990-2004 

« Je voudrais partager l’idée de saisons de toutes les couleurs, attrayantes, divertissantes, légères. Dans le mot divertissement, j’entends d’ailleurs une double notion : celle de divertir et aussi celle de faire diversion, celle qui , inattendue, entraîne le spectateur dans une autre vision du monde que la sienne, dans un monde réinventé, qui a parfois la faculté de mettre en doute ses certitudes. »

Philippe Van Kessel 
Dossier de candidature pour la direction artistique du Théâtre National, octobre 1989

En 1990, Philippe Van Kessel prend la direction artistique du Théâtre National avec l’ambition de réformer et revitaliser une institution alors considérée comme vieillissante. Durant ses 15 années à ce poste, il poursuit quatre axes majeurs : 

Découvreur de textes contemporains

Durant son mandat de directeur artistique, Philippe Van Kessel continue son activité de metteur en scène. Sur 15 années de direction il montera 13 spectacles, dont 8 sont des textes de dramaturges allemands jamais montés en Belgique, voire souvent des création mondiales en Français ( il monte des textes de Müller, Tabori, Karge, Canetti, von Horvath…). Il défend une écriture qui interroge la mémoire, la guerre et les tensions sociales. Son style de mise en scène marie gravité et ironie, humour et réflexion. Il adapte aussi des classiques comme Büchner, Maïakovski ou Labiche.

Ouverture à l’international

Il développe des partenariats avec de grandes scènes et des artistes européen·nes (Schaubühne, Royal Shakespeare Company, Robert Wilson, Jacques Lassalle…), faisant du Théâtre National une scène de référence internationale. Il accueille des productions prestigieuses, souvent classiques, avec des distributions de renom.

Fidélité aux artistes

Van Kessel tisse aussi des liens durables avec de nombreux artistes ; avec des metteur·ses en scène belges (Lorent Wanson, Bernard Debroux, Marc Liebens, Matthias Simons, Julien Roy…) et français·es (Jean-Marie Villégier, Jean-Claude Berutti, etc.) et soutient l’émergence de jeunes talents. Il maintient également un noyau stable de comédien·nes permanent·es au sein du théâtre, venus avec lui de l’Atelier Saint-Anne. 

Réseau wallon et jeunesse

Il renforce les collaborations avec les centres culturels wallons, favorisant la circulation des spectacles en Wallonie. En 1998, il crée les Ateliers Jeune Théâtre National, pour accompagner jeunes comédien·nes et créateur·ices dans une expérience professionnelle alternant créations et tournées.
Il clôt son mandat en 2004 en inaugurant le nouveau bâtiment du Théâtre National avec Aller-Retours de von Horvath.