« Créer des ponts, générer l’écoute et la considération. Et ne jamais négocier l’exigence. »

Créé au Théâtre National en 2010, Cendrillon est un spectacle du metteur en scène français Joël Pommerat. D’une longévité exceptionnelle, il a tourné durant presque 15 ans et a fortement contribué à la reconnaissance de Pommerat dans le monde entier. Celui-ci a adapté le conte bien connu pour en faire une réécriture subtilement psychanalytique qui dévoile la complexité des rapports familiaux, les deuils impossibles et la culpabilité enfantine. 

« Le metteur en scène avait décidé de prendre comme gouvernail de son travail le regard des enfants. Des enfants pour qui le théâtre ne représentait rien, si ce n’est quelque chose d’abstrait et de totalement inexistant face à la télévision ou au cinéma.

Joël demanda au service éducatif de trouver une classe de 4^e primaire qui viendrait découvrir chaque semaine, pendant 3 mois, le futur spectacle en construction.

Et l’aventure débuta : tous les vendredis, en début d’après-midi, des gosses de 8 à 9 ans déboulaient joyeusement en grande salle, public chéri et improbable de l’équipe de Cendrillon. Ils recevaient en primeur 20 minutes de spectacle, fraîchement écrit et testé par les artistes.

Ensuite, Joël se posait bord de scène, avec la distribution, pour recevoir leurs remarques, leurs impressions. 

C’est à travers ces émotions d’enfants, vives, spontanées et sans filtre que Cendrillon s’est construit. Cendrillon est pour moi l’exemple le plus touchant de la construction théâtrale. Le spectacle fait l’éloge de ce que Jean-Louis Colinet nommait d’après Vitez « l’élitisme pour tous ».

Créer des ponts, générer l’écoute et la considération. Et ne jamais négocier l’exigence. »

^{Sophie Dupavé, attachée de presse du Théâtre National}